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Quand elle eut atteint l’âge de quinze ans, elle était bien développée et devenait fort jolie ; son père se décida à la marier de bonne heure, pour se délivrer de toutes les craintes que lui donnait encore le diable ; et il n’était pas embarrassé de lui trouver un époux, car plusieurs jeunes gens lui avaient déjà demandé sa main ; mais le cœur d’Antoinette n’avait pas encore parlé. Une nuit qu’elle s’était couchée, en songeant à faire un choix, elle eut un songe, où il lui sembla voir un jeune homme, galamment habillé, et plus aimable que tous ceux qu’elle avait jamais connus. Son regard amoureux et languissant lui causa une douce impression ; il prit sa main, la baisa ; elle se réveilla en sursaut, et le songe se trouva une réalité. Le jeune homme était auprès de son lit ; elle lui demanda qui il était.