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naient le sein ; de sorte qu’on fut oblige de la sevrer. Son père la confia alors à sa sœur, qui demeurait dans un faubourg de Sézanne et qui promit d’en avoir le plus grand soin. L’année qui suivit cette naissance se passa, sans qu’il arrivât rien de remarquable, si ce n’est que le jour anniversaire de l’élévation de la grange, à l’heure où les diables avaient été mis en déroute, on entendit autour de la ferme, et principalement sur la grange, un bruit effroyable, mêlé de hurlemens et d’éclats de tonnerre ; et les voisins assurèrent y avoir vu voltiger des monstres, d’une forme hideuse et inconnue, ayant des ailes de chauve-souris, et des queues fourchues, avec des cornes rouges sur la tête. Ce vacarme et ces visions se renouvelèrent tous les ans, le même jour, jusqu’à la mort de la jeune fille, qu’on avait nommée Antoinette.