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parut point : un bon averti en vaut deux. On fit la moisson, on rentra les grains, et la grange servit à merveille. Quant au trou, que les diables n’avaient pu boucher, on s’efforça vainement de le faire ; tout ce qu’on y mettait le jour était ôté la nuit ; et cette grange se voyait encore il y a quarante ans, à quelques lieues de Sézanne, avec son imperfection irréparable. Cependant le terme de la grossesse de Catherine arriva. Elle souffrit des douleurs effroyables, et mourut en donnant le jour à une petite fille, qu’on se hâta de baptiser. Mullin, inconsolable de la perte de sa femme, qu’il aimait véritablement, la pleura fort long -temps et mit sa fille en nourrice. L’enfant, quoique très faible, paraissait jouir d’une assez bonne santé, mais elle tarissait au bout de sept jours toutes les femmes qui lui don-