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plus épouvantable qui se pût voir. Mullin, glacé d’effroi à la vue d’un pareil monstre, réfléchit douloureusement au sort qui attendait sa progéniture. Ses entrailles paternelles s’émûrent, et il sortit désespéré. Puis, inspiré sans doute par son bon ange, il résolut d’aller tout conter au curé d’un village voisin, qui se moquait, dit-on, du diable et de ses cornes. Comme l’ouvrage avançait prodigieusement, Jean Mullin détala sans s’arrêter, et arriva bientôt au village. Il alla heurter à la porte du bon curé, qui, le voyant tout en nage, crut qu’il venait demander l’extrême-onction pour sa femme. Mais, quand il sut de quoi il s’agissait. ... « Malheureux ! s’écria-t-il, voilà encore un tour de ce renégat de Belzébuth !... S’il continue. ... — Eh ! mon dieu ! monsieur le curé, dit le fermier, venez vite, ou je suis perdu. »