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i44 entrèrent, la reconnurent et couru- rent à elle pour l’embrasser. » Hélas ! leur dit-elle en les repous- » sant , vous m’ôtez le seul bonheur J> que j’aie eu jamais j mais vous allez » me perdre une seconde fois , et per- » sonne ne me verra plus. » En même temps, elle tomba morte. On ouvrit sa fosse ; on trouva , dans son cercueil vide , le collier et les bi- joux qu’elle avait reçus d’Ernest ; on la fît enterrer une seconde fois au mi- lieu de la plus affreuse désolation. Ernest , frappé d’avoir reçu les fa- veurs d’un spectre , mourut quelques heures après , et fut enseveli avec elle. ( Je tiens cette aventure d’un vieil- lard de Soissons qui m’a dit l’avoir entendu raconter à son père. On trou- ve , dans le livre de l’affranchi Phlé- gon , une anecdote qui a , dans ses dé- tails, quelque ressemblance avec celle- ci ; peut-être ont-elles toutes deux la même origine. )