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sapins, en ressortir avec de grands éclats de branches, mettre en fuite les troupeaux et les fauves, ce qui te faisait rire et danser, petit Faune mélodieux.

Car tu étais ici, avec ta jeunesse gaie, et, je le sens, maintenant, il y avait aussi pour moi, à cause de ton rire, un moment de calme dans mon cœur.

Mais il me fallait redescendre. Ma pierre avait disparu ; je la devinais dans la vallée au vol des oiseaux effrayés, aux taillis qui s’effeuillaient soudain.

Alors je retrouvais votre sollicitude, mes chers dieux ; chaque pointe de roc, chaque touffe d’herbe, chaque souche m’était connue ; mes mains et mes pieds s’y agrippaient.

Une haleine parfumée sortait des plantes ; mes genoux écrasaient des fleurs ; des