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SISYPHE.

Ah ! Brave homme, c’est vrai, et j’étais là, ingrat, à défier le ciel, quand mon frère était près de moi.

Pardonne-moi, je suis un malheureux et je n’ai songé qu’à me venger, avant de songer à aimer.

Et toi, petit compagnon de tous les jours, je n’ai même pas caressé ta nuque velue.

Ah ! Mes amis, tout ce grand cœur de souffrance qui haletait entre mes os, je le sens maintenant qui s’apaise et s’emplit d’amour, comme jadis, aux temps oubliés. C’est pour vous, à cette heure, qu’il s’échauffe, et je pleure.

LE JUIF.

Non, Sisyphe, ne pleure pas, car je suis prêt aussi à le faire et c’est là une