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Et voici que mes doigts noueux revivent aux derniers rayons, comme des bêtes que l’hiver engourdit.

Je me dresse et mon dos n’est plus courbé. Je suis droit et j’ai des poings et j’ai des épaules et j’ai des dents pour la bataille.

Dieux, c’est vous qu’à présent je défie !

Tombez, tombez ! Que Sisyphe vous rejette à grands coups de bras dans les marais de la plaine et jusque dans votre ciel de folie.

Tombez, tombez ! Je ne suis plus Sisyphe le résigné, mais Sisyphe qui se révolte.

Tombez, tombez ! Me voici plus près de vous pour le choc !

mmIl escalade le rocher et s’y tient debout, les poings hauts et riant fort.