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Ah ! Mes mains, vous voici libres. Je vous ouvre, je vous ferme comme des moignons d’ailes déplumées qui voudraient encore voler et ne sont plus qu’une chair rude et sans forme.

Mais non, vous êtes des mains, des mains d’hommes et je vous fais danser autour de moi.

Je vous vois, je vous retrouve, toutes durcies de vous être appuyées à ma pierre et de vous être accrochées aux rocs de la montagne, quand je redescendais vers la vallée.

Mes mains, hélas ! serez-vous encore bonnes pour des caresses ; du moins, serez-vous encore bonnes pour le combat ?

Je vous lève, pareilles aux feuilles des cactus, et je sens le vent qui coule sur vous, avec une douceur d’eau.