Page:Collection des anciens alchimistes grecs - L1, 1887.djvu/68

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
34
INTRODUCTION

Ce sont des formules de décapage et d’affinage, dans lesquelles n’entre aucun métal nouveau. Il semble que, dans ceci, il s’agisse soit de rehausser la teinte, comme on le fait en orfèvrerie, même de notre temps ; soit de faire passer une monnaie riche en cuivre pour une monnaie d’argent, en dissolvant le cuivre à la surface.

En effet, les orfèvres emploient aujourd’hui diverses recettes analogues pour donner à l’or une belle teinte.


21. Traitement de l’asèm dur.

« Comme il convient de faire pour changer l’asèm dur et noir en (un métal) mou et blanc. Prenant des feuilles de ricin, faites infuser dans l’eau un jour ; puis mouillez dans l’eau avant de fondre et fondez deux fois et aspergez avec l’aphronitron[1]. Et jetez dans la fonte de l’alun ; employez. Il possède la qualité, car il est beau. »


22. Autre (formule).

« Secours pour tout asèm gâté. Prenant de la paille et de l’orge et de la rue sauvage, infusez dans le vinaigre, versez-y du sel et des charbons ; jetez le tout dans le fourneau, soufflez longtemps et laissez refroidir. »

Ce sont des procédés d’affinage d’un métal oxydé ou sulfuré à la surface.


23. Blanchiment du cuivre.

« Pour blanchir le cuivre, afin de le mêler à l’asèm à parties égales, sans qu’on puisse le reconnaître. Prenant du cuivre de Chypre, fondez-le, jetant dessus 1 mine de sandaraque décomposée[2], 2 drachmes de sandaraque couleur de fer, 5 drachmes d’alun lamelleux, et fondez. Dans la seconde fonte, on jette 4 drachmes de cire du Pont, ou moins ; on chauffe et l’on coule. »

C’est ici une falsification, par laquelle le cuivre est teint au moyen de l’arsenic. La recette est fort voisine de celle des alchimistes. — On prépare aujourd’hui par un procédé analogue (avec le concours du flux noir) le cuivre blanc ou tombac blanc.

  1. Peut-être s’agit-il ici de notre salpêtre ? Voir Dioscoride, Matière médicale, V, 131. Le mot d’aphronitron désignait des efflorescences salines de composition fort diverse.
  2. Sulfure d’arsenic grillé ?