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INTRODUCTION

nombre de quatre-vingt-dix, dont un article sur l’eau de soufre ou eau divine ; et celle des articles sur la teinture, au nombre de onze ; puis j’en commenterai les points les plus importants[1].

TRADUCTION DU PAPYRUS X DE LEIDE

1. Purification et durcissement du plomb.

« Fondez-le, répandez à la surface de l’alun lamelleux et de la couperose réduits en poudre fine et mélangés, et il durcira. »


2. Autre (purification) de l’étain.

« Le plomb et l’étain blanc sont aussi purifiés par la poix et le bitume. Ils sont rendus solides par l’alun et le sel de Cappadoce, et la pierre de Magnésie[2], jetée à leur surface. »


3. Purification de l’étain que l’on jette dans le mélange de l’asèm[3].

« Prenez de l’étain purifié de toute autre substance, fondez-le, laissez-le refroidir ; après l’avoir recouvert d’huile et bien mélangé, fondez-le de nouveau ; ensuite ayant broyé ensemble de l’huile, du bitume et du sel, frottez-en le métal, et fondez une troisième fois ; après fusion, mettez à part l’étain après l’avoir purifié par lavage ; car il sera comme de l’argent durci. Lorsque vous voudrez l’employer dans la fabrication des objets d’argent, de telle sorte qu’on ne le reconnaisse pas et qu’il ait la dureté de l’argent,

  1. Papyri Græci de Leide, t. II, p. 199 à 259. — Quelques mois après l’impression de mon travail dans le Journal des Savants, M. le Dr W. Pleijte a publié en hollandais un mémoire sur l’Asemos, avec étude chimique par le Dr W. K. J. Schoor, dans les Verslagen des koninklijke Akademie van Wetenschappen, Amsterdam (Juin 1886 ; p. 211 à 236). Il confirme en général mes propres résultats.
  2. Ce n’est pas notre magnésie, mais l’oxyde magnétique de fer, ou quelque autre minerai noir, roux (pyrite) ou blanc, venant des villes ou provinces qui portaient le nom de Magnésie (Voir Pline, H. N., XXXVII, 25. Chez les alchimistes le sens du mot s’est encore étendu.
  3. Asèm désignait divers alliages destinés à imiter l’or et l’argent ; voir plus loin.