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INTRODUCTION

l’énoncé sommaire des opérations, les fondants eux-mêmes étant omis. Par exemple (pap. X, col. 1, l. 5), on lit : le plomb et l’étain sont purifiés par la poix et le bitume ; ils sont rendus solides par l’alun, le sel de Cappadoce et la pierre de Magnésie jetés à la surface. Dans certaines recettes on n’indique que les proportions des ingrédients, et sans qu’il soit fait mention des opérations auxquelles ils sont destinés. Ainsi :

« Asèm fusible (col. 2, l. 14) : cuivre de Chypre, une mine ; étain en baguettes, une mine ; pierre de Magnésie, seize drachmes ; mercure, huit drachmes ; pierre de Paros, vingt drachmes. »

Parfois même l’auteur se borne à donner la proportion de quelques-uns des produits seulement : « Pour écrire en lettres d’or (col. 6, l. 1) : litharge couleur d’or une partie, alun deux parties. »

Ceci ressemble beaucoup à des notes de praticiens, destinées à conserver seulement le souvenir d’un point essentiel, le reste étant confié à la mémoire.

Les recettes finales : asèm égyptien, d’après Phiménas le Saïte ; eau de soufre ; dilution de l’asèm, etc. ; ont au contraire un caractère de complication spéciale qui rappelle les alchimistes ; aussi bien que les signes planétaires de l’or et de l’argent, inscrits dans la dernière.

Deux questions générales se présentent encore, avant d’aborder l’étude détaillée de ces textes : celle des auteurs cités et celle des signes ou abréviations. Un seul auteur est nommé dans le papyrus X, sous le titre : Procédé de Phiménas le Saïte pour préparer l’asèm égyptien col. 11, l. 15). Ce nom paraît le même que celui de Pamménès, prétendu précepteur de Démocrite, cité par Georges le Syncelle, et qui figure dans les textes alchimistes de nos manuscrits[1]. Ce nom s’écrit aussi Paménasis et Paménas, peut-être même Phaminis : dévoué au dieu Mendès ; dévoué au roi Ménas[2]. Le rapprochement entre Phiménas et Pamménès doit être regardé comme certain : attendu que la dernière des deux recettes données sous le nom de Phiménas dans le papyrus se trouve presque sans changement dans le Pseudo-Démocrite, parmi des recettes attribuées pareillement à l’Égyptien Pamménès : j’y reviendrai.

  1. Origines de l’Alchimie, p. 170.
  2. Papyri græci, t. II, p. 250. On peut en rapprocher le nom grécisé de Ménodore.