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INTRODUCTION

En procédant ainsi, l’argent et les autres métaux se dissolvent dans le chlorure de sodium, avec le concours de l’action oxydante et, par suite, chlorurante, exercée par l’oxyde de fer dérivé du vitriol ; tandis que l’or demeure inattaqué. Ce procédé était même employé, d’après Macquer, par les orfèvres, qui ménageaient l’action, de façon à changer la surface d’un bijou en or pur, tandis que la masse centrale demeurait à bas titre.

Il est facile de reconnaître la similitude de ce procédé avec la recette de Pline et avec celle du papyrus égyptien. Geber, Albert le Grand (pseudonyme) et les chimistes du moyen âge en ont gardé constamment la tradition.

PAPYRUS W

Passons au papyrus W, qui fournit plus spécialement des lumières sur les relations entre la magie et le gnosticisme juif. Il est formé de 7 feuillets et demi, haut de 0m,27, large de 0m,32. Il renferme 25 pages de texte en lettres onciales, quelques-unes cursives, chacune de ces pages a de 52 à 31 lignes, parfois moins. Il remonte au IIIe siècle et se rattache fort étroitement aux doctrines de Marcus et des Carpocratiens[1]. Il est tiré principalement des ouvrages apocryphes de Moïse, écrits à cette époque ; il cite, parmi ces ouvrages, la Monade, le Livre secret, la Clef[2], le Livre des Archanges, le Livre lunaire, peut-être aussi un Livre sur la loi, le 5e livre des Ptolémaïques, le livre Panarètos[3] : ces derniers donnés sans nom d’auteur. Tous ces ouvrages sont congénères et probablement contemporains de la Chimie domestique de Moïse, dont j’ai retrouvé des fragments étendus dans les alchimistes grecs[4]

  1. Matter, Hist. du gnosticisme, t. II, p. 265.
  2. On attribuait à Hermès un ouvrage du même titre, Κλείς, adressé à Toth, et cité par Lactance et par Stobée.
  3. Un ouvrage du même titre, attribué à Hermès Trismégiste, est cité par Scaliger, dans son édition de Manilius, p. 209. Il y était question des sept « sorts » répondant aux sept planètes, savoir : οἱ ἑπτά κλῆροι ἐν τῇ Παναρέτῳ Τρισμεγίστου.

    Saturne : νέμεσις.
    Jupiter : νίκη.
    Mars : τόλμα.
    Soleil : ἀγαθοδαίμων.
    Vénus : ἔρως.
    Mercure : ἀνάγκη.
    Lune : ἀγαθὴ τύχη.

  4. Origines de l’Alchimie, p. 55, 123, 171.