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AVANT-PROPOS

« Tous ces manuscrits ont une composition pareille. Ils sont formés par un même ensemble de traités théoriques et pratiques, constituant une sorte de Corpus des auteurs chimiques, antérieurs presque tous au viie siècle de notre ère. Les principaux de ces auteurs paraissent avoir écrit aux iiie et ive siècles, vers les temps de Dioclétien, de Constantin et de Théodose. Le plus important, Zosime, serait contemporain de Clément d’Alexandrie, de Porphyre et de Tertullien ; c’est un écrivain congénère des gnostiques et des néo-platoniciens, dont il partage les idées et les imaginations. Le Pseudo-Démocrite, sur lequel M. Berthelot a publié récemment un article étendu dans le Journal des Savants, remonterait vers le commencement de l’ère chrétienne. Enfin les recettes relatives aux teintures des verres et à la composition des alliages se rattachent en partie, d’après certaines indications, à la vieille Égypte.

« Ce Corpus des Alchimistes grecs a été formé vers le viiie ou ixe siècle de notre ère, à Constantinople, par des savants byzantins, de l’ordre de Photius et des compilateurs des 53 séries de Constantin Porphyrogénète, savants qui nous ont transmis sous des formes analogues les restes de la science grecque. Les auteurs qu’il renferme sont cités par les Arabes, notamment dans le Kitab-al-Fihrist, comme la source de leurs connaissances en chimie. Ils sont devenus, par cet intermédiaire, l’origine des travaux des savants occidentaux, au moyen âge, et par suite le point de départ initial des découvertes de la Chimie moderne.

« En raison de cette connexion leur publication offre une grande importance. Ils renferment d’ailleurs une multitude de procédés et de recettes techniques, susceptibles de jeter un jour nouveau sur la fabrication des verras, des alliages et des métaux antiques : sujet jusqu’ici si obscur et si controversé dans l’histoire des grandes