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MÉTAUX ET PLANÈTES

L’origine de ce nombre paraît être astronomique et répondre aux phases de la lune, c’est-à-dire au nombre des jours qui représentent le quart de la révolution de cet astre. Ce n’est pas là une opinion a priori. On la trouve en effet signalée dans Aulu-Gelle, qui l’a attribuée à Aristide de Samos[1]. Dans le papyrus W de Leide, il est aussi question (p. 17) des 28 lumières de la lune.

L’usage de la semaine était ancien en Égypte et en Chaldée, comme en témoignent divers monuments et le récit de la création dans la Genèse. Mais il n’existait pas dans la Grèce classique et il ne devint courant à Rome qu’au temps des Antonins[2]. C’est seulement à l’époque de Constantin et après le triomphe du Christianisme qu’il fut reconnu comme mesure légale de la vie civile : depuis il est devenu universel chez les peuples européens.

Le hasard fit que le nombre des astres errants (planètes), visibles à l’œil nu, qui circulent ou semblent circuler dans le ciel autour de la terre s’élève précisément à sept : ce sont le Soleil, la Lune, Mars, Mercure, Jupiter, Vénus et Saturne. À chaque jour de la semaine, un astre fut attribué en Orient : les noms même des jours, tels que nous les prononçons maintenant, continuent à traduire, à notre insu, cette consécration babylonienne.

À côté des sept Dieux des sphères ignées, les Chaldéens invoquaient les sept Dieux du ciel, les sept Dieux de la terre, les sept Dieux malfaisants, etc.

D’après François Lenormant les inscriptions cunéiformes mentionnent les sept pierres noires, adorées dans le principal temple d’Ouroukh en Chaldée, bêtyles personnifiant les sept planètes. C’est au même rapprochement que se rapporte, sans doute, un passage du roman de Philostrate sur la vie d’Apollonius de Tyane (III, 41), dans lequel il est question de sept anneaux, donnés à ce philosophe par le brahmane Iarchas.

La connaissance des divinités planétaires de la semaine ne se répandit dans le monde gréco-romain qu’à partir du Ier siècle de notre ère[3]. On a trouvé à Pompéi une peinture représentant les sept divinités planétaires.

  1. Noctes Atticæ, III, 10. Lunæ curriculum confici integris quatuor septenis diebus… auctorem que hujus opinionis Aristidem esse Samium.
  2. Dion Cassius, Histoire Romaine, XXXVII, 18.
  3. Lunæ cursum stellarumque septem imagines. Pétrone, Satyricon, 30.