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INTRODUCTION

Cette phrase de Jamblique le Néoplatonicien ne serait pas désavouée par les astronomes et par les physiciens modernes ; car elle exprime l’unité des lois de la nature et la connexion générale de l’Univers. La première perception de cette unité remonte au jour où les hommes reconnurent la régularité fatale des révolutions des astres : ils cherchèrent aussitôt à en étendre les conséquences à tous les phénomènes matériels et même moraux, par une généralisation mystique, qui surprend le philosophe, mais qu’il importe pourtant de connaître, si l’on veut comprendre le développement historique de l’esprit humain. C’est la chaîne d’or qui reliait tous les êtres, dans le langage des auteurs du moyen âge. Ainsi l’influence des astres parut s’étendre à toute chose, à la génération des métaux, des minéraux et des êtres vivants, aussi bien qu’à l’évolution des peuples et des individus. Il est certain que le soleil règle, par le flux de sa lumière et de sa chaleur, les saisons de l’année et le développement de la vie végétale ; il est la source principale des énergies actuelles ou latentes à la surface de la terre. On attribuait autrefois le même rôle, quoique dans des ordres plus limités, aux divers astres, moins puissants que le soleil, mais dont la marche est assujettie à des lois aussi régulières. Tous les documents historiques prouvent que c’est à Babylone et en Chaldée que ces imaginations prirent naissance ; elles ont joué un rôle important dans le développement de l’astronomie, étroitement liée avec l’astrologie dont elle semble sortie. L’alchimie s’y rattache également, au moins par l’assimilation établie entre les métaux et les planètes, assimilation tirée de leur éclat, de leur couleur et de leur nombre même.

Attachons-nous d’abord à ce dernier : c’est le nombre sept, chiffre sacré que l’on retrouve partout, dans les jours de la semaine, dans l’énumération des planètes et des zones célestes, dans celle des métaux, des couleurs, des cordes de la lyre et des tons musicaux, des voyelles de l’alphabet grec, aussi bien que dans le chiffre des étoiles de la grande ourse, des sages de la Grèce, des portes de Thèbes et des chefs qui l’assiègent, d’après Eschyle.

    développements nouveaux, parce qu’il est indispensable pour l’intelligence des textes et des notations alchimiques.