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MÉTAUX ET PLANÈTES

teurs, étrangers à la pratique et animés d’espérances mystiques, qui ont jeté une grande confusion dans la question. Mais le point de départ est beaucoup plus clair, comme le montrent les textes que je viens analyser.

J’ai cru utile de développer cette étude de l’asèm, parce qu’elle est nouvelle et parce qu’elle jette beaucoup de lumière sur les idées des Égyptiens du iiie siècle de notre ère, relativement à la constitution des métaux. On voit en effet qu’il n’existe pas moins de douze ou treize alliages distincts, désignés sous ce même nom d’asèm, alliages renfermant de l’or, de l’argent, du cuivre, de l’étain, du plomb, du zinc, de l’arsenic. Leur caractéristique commune était de former la transition entre l’or et l’argent, dans la fabrication des objets d’orfèvrerie. Rien n’était plus propice qu’une semblable confusion pour donner des facilités à la fraude : aussi a-t-elle dû être entretenue soigneusement par les opérateurs. Mais, par un retour facile à concevoir, elle a passé des produits traités dans les opérations jusqu’à l’esprit des opérateurs eux-mêmes. Les théories des écoles philosophiques sur la matière première, identique dans tous les corps, mais recevant sa forme actuelle de l’adjonction des qualités fondamentales exprimées par les quatre éléments, ont encouragé et excité cette confusion. C’est ainsi que les ouvriers habitués à composer des alliages simulant l’or et l’argent, parfois avec une perfection telle qu’eux-mêmes s’y trompaient, ont fini par croire à la possibilité de fabriquer effectivement ces métaux de toutes pièces, à l’aide de certaines combinaisons d’alliages, et de certains tours de main, complétés par l’aide des puissances surnaturelles, maîtresses souveraines de toutes les transformations.


II. — RELATIONS ENTRE LES MÉTAUX ET LES PLANÈTES

LE NOMBRE SEPT[1].

« Le monde est un animal unique, dont toutes les parties, quelle qu’en soit la distance, sont liées entre elles d’une manière nécessaire. »

  1. Cet article a été publié dans mon ouvrage intitulé : Science et Philosophie. Toutefois j’ai cru devoir le reproduire ici avec certains