Page:Collectif - Revue traditions populaires, 1886.djvu/15

Cette page n’a pas encore été corrigée

REVUE DES TRADITIONS POPULAIRES 11 Tik ! Tak ! torrn ! Bellen in de ooren, Ftosschen op de schoensen, En galen in de hoesen. Tik ! Tak ! la tour 1 (clocher) > Des boucles aux oreilles, Des nœuds sur les souliers Et des trous dans les bas. Le sens de ce quatrain me paraît satirique ; on peut le comprendre ainsi : Les cloches de la tour sonnent, on va voir arriver à l’église des femmes portant des boucles d’oreilles, des nœuds aux souliers et des. . . trous dans leurs bas. VI. — SORCELLERIE Pour éloigner les sorcières des habitations, on place une croix sous le seuil de la porte, on fait une croix sur le seuil avec du sel, ou encore, on attache un crucifix au-dessus de l’encadrement de la porte, à Tinté- rieur de la maison, etc. (Sainte-Gertrude.) A Tongres (Limbourg belge) un nommé Dupont, barbier, rue de la Gare, suspend au-dessus de la porte d’entrée de sa maison et à Tinté- rieur, un clou, attaché à une ficelle, pour éloigner les mauvaises gens (lisez sorciers ou sorcières). Lorsqu’on met le pied dans Tempreinte des pieds d’une sorcière sur le sol, de façon à former une croix, on empêche la sorcière de faire encore un pas, elle doit s’arrêter, elle est clouée au sol. (Sainte-Gertrude.) À Sainte-Gertrude, il y a quelques années, un Weerwol f [loup-garou), transformé en chien, sautait sur les épaules des passants et ne les quittait qu’à leurs portes. Un jour, un paysan lui donna un coup de couteau, et le fit saigner. Aussitôt le Weerwolf reprit sa forme humaine; c’était un habitant d’un village voisin, ayant très mauvaise réputation. A Fauquemont on parle encore des Bokkenryers (Chevaliers de boucs), brigands qui infestèrent autrefois les environs. Ils se transportaient tellement rapidement d’un endroit à l’autre, qu’on les soupçonnait de chevaucher sur des boucs à travers les airs ; d’où leur nom. En souvenir de ces bandits, qui avaient un de leurs repaires à Fau- quemont (Limbourg Hollandais), on donne souvent aux habitants de cette localité le nom de Bokkenryers. A Sainte-Gertrude, dans la ferme d’un nommé Hartman, un spook (fantôme) apparaissait toutes les nuits et s’amusait à ouvrir les portes de toutes lesétableset écuries, si bien que le matin, on trouvait les bestiaux et les chevaux réunis dans la cour de la ferme. Cette situation