Page:Collectif - Revue canadienne, Tome 2 Vol 18, 1882.djvu/60

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

méthodes d’orgues, comprennent divers intervalles, des gammes, arpèges, trilles et autres passages ayant pour but, outre la souplesse mécanique, d’assurer une bonne position, un toucher normal, et d’acquérir — ce qui est l’équivalent du doigter au clavier-manuel — les différentes manières de pédalier.

On touche la pédale de la pointe du pied ou du talon selon la nature des différents passages, en exerçant sur les touches une pression ferme et décidée exclusivement produite par l’articulation de la cheville. On évitera, même dans les plus grandes extensions, tout mouvement trop accusé, tout piétinement propre à faire entendre le bruit du mécanisme. On reconnaît les bons organistes à l’immobilité presque complète qu’ils conservent sur leur siège, et à la manière aisée avec laquelle ils semblent glisser sur les pédales dans les traits les plus difficiles.

Comme on ne doit jamais regarder à ses pieds, on pourra d’abord s’orienter par le contact des notes correspondantes aux touches noires du clavier, et par la réunion de ce dernier aux pédales, suivre de l’œil l’abaissement des touches.

Ainsi familiarisé avec ces exercices préparatoires, l’élève commencera l’étude de la pédale indépendante par de petites pièces à notes de valeurs à peu près égales, puis des trios faciles, etc., dont il travaillera séparément d’abord les deux parties de ténor et de basse afin de corriger la tendance naturelle de la main gauche à suivre la même direction que les pieds.

« L’école pratique » de Rinck, édition de W. T. Best, ainsi que celle de F. Schneider suivie de ses admirables trios (Londres, Novello), nous offrent, entr’autres méthodes, d’excellents matériaux pour l’étude de la pédale obligée.

Comme ouvrages spéciaux on recommande la 2de partie de « l’Art de toucher l’orgue » par W T. Best, contenant nombre d’exemples tirés des grands maîtres, les études de M. Dudley-Buck intitulées : Pedal phrasing (New-York, Schirmer), et enfin les Sonates ou Trios de J. S. Bach, (1er livre des « Compositions pour l’orgue, » édition Peters, Leipsic).

En voilà autant qu’il faut pour devenir un pédaliste de première force, mais rappelons-nous qu’avec toute la pres-