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cueillies, un choix presqu’inépuisable approprié à toutes les circonstances, à toutes les solennités ; car un organiste sérieux et instruit s’appliquera sans cesse à se conformer à l’esprit du Rituel et de la liturgie.

Fort de l’abnégation de ses idées personnelles, fort surtout de l’autorité indiscuté des grands génies de l’orgue, il lui sera facile de résister à toute immixtion incompétente dans le domaine de son art, et de répondre à ceux qui lui reprochent de ne pas savoir amuser son auditoire : « Voilà mes auteurs, trouvez mieux s’il est possible ; qu’on me reprenne si je m’écarte des règles du cérémonial, hors de là, je reste seul juge de la valeur des œuvres que j’interprète. »

Qui a jamais songé à blâmer un prédicateur pour s’être inspiré de Bossuet, de Massillon ou de Bourdaloue ?

Du haut de sa tribune, comme le prédicateur du haut de sa chaire, l’artiste religieux est appelé, par la dignité de ses fonctions, à instruire ses auditeurs en leur communiquant l’amour du vrai et du beau révélées dans des œuvres immortelles.

À l’artiste convaincu, mais hésitant encore entre une énergique profession de foi et la crainte de déplaire à son auditoire, j’adresserai ces paroles d’un auteur déjà plusieurs fois cité dans le cours de ces études ;

« Si vous croyez au Dieu de vérité, vous devez chercher la vérité ; elle est dans la musique comme dans la littérature, la peinture, dans toutes les sciences, dans tous les arts.

« Sa recherche et sa trouvaille sont, comme la vérité biblique, subordonnées à une autorité qui en empêche l’interprétation fausse ; l’autorité ici est celle des grands maîtres, c’est-à-dire des hommes laborieux et profondément chrétiens qui ont cherché la vérité avec un esprit pur, et en ont déduit les conséquences. »

« La vérité est une ; donc une fois son étude faite, il ne faut pas en dévier pour se jeter dans l’erreur. »

« … Il ne faut pas perdre votre temps à essayer d’autre voie que celle des rudes travailleurs qui ont eu l’honneur d’y parvenir (à la vérité) ; marchez résolument, et droit devant vous ; sinon votre vie s’éteindra dans de stériles détours, en un perpétuel zigzag, sans avoir atteint la perfection ni dans une ligne ni dans une autre. »

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« Jamais les forts, les savants n’ont reçu le mouvement de la foule ignorante, appelés qu’ils sont à le lui imposer tôt ou tard. »[1]


R. O. Pelletier.
  1. Régnier, l’Orgue, Étude 72016.