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CAUSERIE SCIENTIFIQUE.



L’électricité, dont je ne puis m’empêcher de parler dans chacune de mes causeries, a eu sa fête triomphale au mois d’août dernier, à Paris, au milieu de la grande exposition organisée uniquement par cette partie de la science qui menace d’être toute la science ; l’Exposition de l’Électricité au Palais des Champs Elysées est un événement trop important pour qu’il n’ait pas une petite place ici.

Sur le faîte du Palais on avait installé deux projecteurs-Maxim d’une puissance d’éclairage qui, d’après le constructeur, devait atteindre une distance de dix kilomètres ; la distance comme on le voit était considérable, la marine et l’armée qui devaient en retirer de si grands services, attendaient avec impatience le résultat promis. Malheureusement les arbres des Champs-Elysées arrêtant les rayons au passage ont enlevé une partie de la force à la lumière, ce qui d’ailleurs ne l’a pas empêchée de donner un très bel effet.

La déception de l’entrée fut néanmoins bien vite oubliée dès que l’on pénétra à l’intérieur du Palais.

Au premier étage étaient exposés les mille et un systèmes d’éclairage que depuis des années le monde a vu naître, mais qu’il n’a pu voir réellement vivre qu’au Palais des Champs Elysées.

Le spectacle est grandiose, la variété des systèmes infinie. Il y en a pour tous les goûts : lumières vive, douce, vacillante, immobile, bleu, rouge, etc., sont là rangées en bataille, prêtes à la revue, réclamant chacune des avantages respectifs, celle-ci pour le théâtre, celle-là pour la manufacture, une troisième pour la navigation, une quatrième pour les combats, etc. Magnifique amas de perfectionnements inouïs nombreux exemples de la fertilité du génie de l’homme !