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froide et limitée dans ses aspirations ; en un mot il effleure à peine l’enfance, son adolescence porte la marque d’une apparence sénile, et souvent même il arrive à une vieillesse caduque.

Il y a diverses persécutions contre l’Église du Christ : elles se manifestent ou par la mort, ou par la confiscation des biens, ou par la privation de la liberté ; mais rien n’égale celle, qui sous un semblant de réforme civilisatrice a rayé d’un seul coup l’enseignement de la connaissance de Dieu : c’est à coup sûr le dernier mot des efforts anti-sociaux dont le 19ème siècle donne de si terribles exemples ; c’est enfin le raffinement le plus nouveau d’un mal essentiellement diabolique. Cependant que les américains y prennent bien garde, car un tel systême ne fera jamais un grand peuple. Les questions sociales ne peuvent être détournées de leur source : elles ont trouvé leur solution dans la noble et divine institution de l’Église catholique, et malheur à qui s’y oppose. De plus, la prétendue importance que donne un aveugle affranchissement à chacun en particulier, brise peu à peu l’unité des esprits si nécessaire à une nation pour devenir grande et forte ; et la variété d’opinions, de même que l’excès de liberté qui en découlent, conduisent infailliblement aux idées subversives, et finalement à l’affaiblissement et à la dissolution.

Quelques mots sur les Américains.

Malgré ces réflexions peu favorables, il serait injuste de ne pas reconnaître de belles qualités chez les Américains, surtout dans la bonne classe. S’il est permis de dire franchement son opinion sur les défauts d’une nation, il ne l’est pas au contraire de nier ou de passer sous silence les vertus qui la distinguent. L’homme possède des facultés qu’il peut et doit gouverner avec sagesse. En quelque lieu qu’il se trouve et de quelque origine qu’il soit, il est toujours l’être créé à l’image de Dieu : il est tout à la fois âme, intelligence amour et volonté, et devant le principe suprême d’où découle son essence spirituelle, il n’y a ni nationalité qui prévale, ni préjugé qui tienne.