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gens au moment où une découverte prétendue ou réelle vient de se faire. Il n’y a plus alors ni peines, ni fatigues ; tout s’oublie, car le seul mobile qui reste est l’espérance, sentiment bien vif, il est vrai, mais que le moindre nuage assombrit, et qu’un rien dissipe. Aujourd’hui c’est tel endroit qui attire la foule ; demain ce serait tel autre ; et toujours ces pauvres moutons de Panurge tomberont l’un après l’autre dans le piège, et y laisseront leur propre toison pour enrichir quelques fins matois. Mais là ne s’arrête pas l’échec de ceux qui courent inutilement après la fortune. L’or ayant manqué, il faut maintenant lutter avec la misère. Tout ce monde, qui auparavant semblait sympathiser par les mêmes tendances, ne fait plus que se nuire dans l’insuccès : la bourse vide, et le besoin de vivre se montrant plus pressant que jamais, chacun cherche un expédient pour se tirer d’affaire, et il arrive souvent que la nécessité pousse à des excès. De là ces troubles, ces petites anarchies auxquels l’on prête trop souvent des proportions exagérées, mais qui n’en sont pas moins regrettables, tant dans leurs causes que dans leurs effets. Il serait cependant injuste et maladroit de nier les richesses minières du Colorado. Les comtés de Boulder, de Gilpin et de Lake renferment de précieux gisements et ne semblent pas devoir bientôt s’épuiser. Black Hawk, Central, Georgetown, Idaho Spring’s et Golden, villes solidement établies, possèdent de nombreux Smelters dont l’effet est vraiment titanique. C’est à Black-Hawk que le « Boston & Colorado Smelding works Co. » sous la direction du professeur Hill, a commencé ses opérations. Aujourd’hui cette compagnie a transporté ses usines près de Denver et a nommé « Argo » l’éminence sur laquelle elle s’est placée.

C. M. Panneton.

(à continuer.)