Page:Collectif - Revue canadienne, Tome 1 Vol 17, 1881.djvu/459

Cette page n’a pas encore été corrigée

velles ressources. Cette société dont le capital est, dit-on, de $25, 000, 000 de dollars, devra bientôt faire creuser un canal d’irrigation à travers tout l’État.

Une entreprise aussi efficace que celle-là, ne peut qu’apporter un changement important dans les destinées du pays et mettre au jour une nouvelle richesse de productions qui, avec les mines d’or et d’argent, le rendront plus favorable à une colonisation solide et définitive. En multipliant ainsi les fossés d’irrigation et en faisant de nombreuses plantations, le Colorado changera certainement d’aspect, et à force de patience et d’énergie, l’on modifiera peu à peu l’aridité de sa nature ; et le temps n’est pas éloigné où une riche verdure et une abondante végétation produiront des pluies plus fréquentes. D’ailleurs cette transformation quoique merveilleuse n’aura rien de nouveau en soi ; car l’on connait aujourd’hui des pays privilégiés par leur culture, qui autrefois n’étaient que des espaces incultes ; de même que par un effet contraire, une stérilité accablante a frappé certaines contrées jadis opulentes et célèbres. Le blé, l’avoine et le seigle rendent déjà très-bien au Colorado, mais la pomme de terre et le maïs ne semblent pas promettre une égale production. Les légumes et les fruits poussent facilement ; mais l’on néglige un peu trop ce genre de culture, et il faut s’adresser aux États limitrophes et à la Californie pour obtenir la quantité nécessaire à la consommation générale.

Mines d’or et et d’argent.

La grande question du jour, la plus palpitante d’intérêt pour ce qui concerne le Colorado, est sans contredit celle des mines d’or et d’argent. Je m’attends ici à rencontrer des opinions contraires et à froisser certaines susceptibilités, qui d’ailleurs sont justifiables au point de vue particulier ; mais pour le bien général, et spécialement pour celui de la classe ouvrière, qui trop souvent cède à des utopies aussi fausses que malheureuses, je ne prendrai nullement la part des mines, malgré leurs entraînements et leurs richesses.

Tout ce qui brille n’est pas or, dit-on, et l’on peut ajouter que l’or lui-même a ses déceptions et ses défauts. Rien de beau comme ce métal tel qu’il se présente à notre imagi-