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LE COLORADO EN 1880.

Suivi de quelques réflexions sur les Etat-Unis en général.

DENVER. — Suite.

Quelques mots en passant sur les hôtels de première classe en Amérique. Ils sont les palais en vogue, et représentent l’idéal du confortable ; rien au-delà. Service compliqué, sollicitude ccablante pour ce qui regarde une infinité de détails plus ou moins nécessaires : tel est le caractère de ces établissements qui sont le principal ornement des villes du Nouveau-Monde. Il faut un nègre pour vous indiquer votre place à table ; un autre pour vous pousser votre chaise ; puis un troisième vient vous demander — bien qu’inutilement — ce que vous désirez manger, car il faut, malgré tout se conformer à une quantité traditionnelle de petits plats se refroidissant tous à la fois ; à moins que vous ne préveniez cet inconvénient en avalant votre repas avec une vitesse prestigieuse. Quant à la construction de ces hôtels, elle se distingue ordinairement par un bon choix de matériaux et par une solidité irréprochable ; le style architectural est plus frappant que de bon goût ; l’ornementation est généralement lourde et confuse ; les peintures décoratives arrivent quelquefois jusqu’au ridicule, et il en est même que désavoueraient beaucoup de cafés européens ; d’ailleurs d’un amas de richesses entassées sans art et dont le tout manque d’unité de choix et de caractère. En un mot, tout grand hôtel américain est somptueux d’apparence et prétentieux dans son style.

Le bon goût ainsi que la société exigent une plus grande simplicité ; et avec un peu moins de complication dans le mécanisme administratif, les hôtels américains seraient plus attrayants et plus sympathiques pour le grand nombre des