mais ils n’étaient que les continuateurs d’une œuvre fort bien commencée quarante ans auparavant ; de même que la Salle (1682) et d’Iberville (1699) la complétèrent en explorant le fleuve jusqu’au golfe du Mexique.
C’est donc de 1634 à 1699 que s’est opéré cette découverte — par la marche graduelle de centaines de Français ou Canadiens que les missions, le commerce, l’esprit des aventures, etc., y entraînaient sans relâche. Ramenons les faits à leurs justes proportions, et, au lieu d’un renommée nous en aurons dix.
Malgré l’heure certainement propice où fut exécuté le voyage de Marquette et Jolliet, on ne voit pas qu’il ait produit, dans les dix années qui suivirent, plus de résultat (peut-être pas même autant) que les dix années qui comptent à partir de l’hivernement de Chouart chez les Sioux, et cependant la première de ces périodes ne semble avoir aucune valeur aux yeux des historiens !
De 1674 à 1680, nos gens continuèrent de s’étendre à gauche des sources du fleuve ; ce mouvement datait de trop long temps pour qu’on puisse l’attribuer à Jolliet. En 1680, nous étions aux chûtes Saint-Antoine, dans la direction de l’ouest, et nos traiteurs parcouraient le Wisconsin, les Illinois, à l’est du Mississipi. En 1682, la Salle descendit jusqu’aux bouches du fleuve. Plus tard, arrivant par le golfe du Mexique, il ne put retrouver le passage. C’est d’Iberville (1699) qui y entra le premier venant du golfe.
Qui donc est le découvreur parmi tous ces personnages ? Nicolet, puisqu’il a révélé au monde l’existence du fleuve et indiqué la porte qui y mène.
L’Espagnol De Soto avait traversé le bas Mississipi, un siècle avant lui, mais sans bénéfice pour la science, ou quoi que ce soit.
Nicolet, dira-t-on, n’a pas vogué sur le fleuve. Cela ne signifie rien. Il en a connu le pays ; il a déclaré que, du portage de la rivière aux Renards, il eût pu s’y rendre en trois jours, ce qui est exact. D’ailleurs, en matière de découverte, tout est dans le résultat.
De même que Soto n’a aucun titre à notre gratitude, parce que son entreprise n’a rien produit de bon, il faut regarder