Page:Collectif - Revue canadienne, Tome 1 Vol 17, 1881.djvu/142

Cette page n’a pas encore été corrigée

« Il importe, d’introduire le lecteur dans la mine que creusaient alors sous les trônes, sous les autels, des révolutionnaires bien autrement profonds et agissants que les encyclopédistes : une association composée d’hommes de tous pays, de toute religion, de tout rang, liés entre eux par des conventions symboliques, engagés sous la foi du serment à garder d’une manière inviolable le secret de leur existence intérieure, soumis à des épreuves lugubres, s’occupant de fantastiques cérémonies, mais pratiquant d’ailleurs la bienfaisance, et se tenant pour égaux, quoique répartis en trois classes, apprentis, compagnons et maîtres : c’est en cela que consiste la Franc-Maçonnerie. Or, à la veille de la révolution française, la Franc-Maçonnerie se trouvait avoir pris un développement immense ; répandue dans l’Europe entière, elle secondait le génie méditatif de l’Allemagne, agitait sourdement la France, et présentait partout l’image d’une société fondée sur des principes contraires à ceux de la société civile. »

Joseph Desrosiers.
(à continuer.)