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avons un groupe de familles qui ne disparaîtront pas et qui y joueront un rôle. Nous sommes maîtres de la province qui sera le débouché naturel des populations du Nord-Ouest ; la grande entreprise du chemin du Pacifique n’est parfaite que par le St-Laurent et ses ports, et nous devrons nécessairement tirer profit de notre situation avantageuse.

Revenons à Ottawa où siègent encore nos sénateurs et nos députés fédéraux. Une discussion de deux mois sur la question du chemin du Pacifique et la considération du budjet les a tenus occupés. Au Sénat comme aux Communes, le contrat passé entre le gouvernement et le syndicat a été approuvé en entier ; aucun amendement — et ils ont été fort nombreux — n’a pu même diminuer d’une manière sensible la majorité ministérielle. Des discours remarquables ont été prononcés dans les deux Chambres.

Pendant que le pays était dans l’attente, suivant avec intérêt les péripéties du combat pacifique qui se livrait dans la capitale, la mort, qui ne se laisse pas arrêter par les discours des hommes, frappait sans merci dans l’enceinte même du parlement et au plus fort des débats. Trois députés, MM. Thompson, de Cariboo, C. B., Keeler, de Northumberland-Est, Ont., et Connell, de Carleton, N. B., succombaient sous ses coups. Depuis les élections de septembre 1878, nous avons eu à enregistrer la mort de dix députés. Nos législateurs forment donc plus qu’une proportion normale parmi ceux qui ont été appelés devant le Juge suprême.

D’autres juges suprêmes, mais ceux-là sujets à la critique, ont frappé d’arrêts sévères deux députés fédéraux. Ils ont même voulu atteindre, par ricochet, un troisième personnage appartenant à une autre enceinte législative. M. Larue, député de Bellechasse, devient pendant sept ans inhabile à remplir les fonctions de représentant du peuple, et M. Perrault, député de Charlevoix, devra recommencer son élection. Ces arrêts et les décès mentionnés plus haut ont rendu vacants les mandats de plusieurs comtés.

Le discours du budjet était attendu avec curiosité. On se