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veautés ! Le mécanisme est encore bien simple, et l’horloge pneumatique est facilement comprise.

Il y a quatre pompes à vapeur qui compriment l’air dans d’immenses réservoirs, d’où partent des tuyaux qui se rendent aux horloges publiques et aux pendules des maisons. À chaque minute, il est dirigé du réservoir un volume d’air comprimé, capable d’exercer une pression suffisante pour faire avancer d’une minute les aiguilles de tous les cadrans grands et petits. Et voilà tout. Ajoutez, si vous voulez, au tuyau principal un autre tuyau latéral, et vous aurez la même pression, la même heure marquée, et votre nouveau cadran se comportera comme tous les autres. C’est l’histoire de l’aqueduc qui déverse à tous les individus leur approvisionnement d’eau avec une égale force ; il suffit d’ouvrir les robinets. Bientôt à côté du robinet à l’eau nous aurons le robinet à heure…

Un autre robinet qui est à se fabriquer parmi nous est le robinet du vin, cette liqueur divine que les poètes de tous les temps ont chantée, et dont les philosophes et les moralistes les plus sévères admirent la vertu. La culture de la vigne inaugurée depuis quelques années au Canada promet beaucoup, et notre soleil, malgré la rigueur de notre climat, semble être fait pour mûrir promptement son fruit délicieux. L’autorité gouvernementale ne saurait trop faire pour l’encouragement d’une culture aussi nécessaire, et qui est peut-être destinée à faciliter la réforme tempérante à laquelle on est à travailler aujourd’hui. Les pays du bon vin, en effet, offrent bien peu d’exemples d’ivrognerie ; l’on y chante bien : « le vin est bon et la vie est rose, » mais les excès d’intempérance y sont très rares. En travaillant à la culture de la vigne, on travaille donc en même temps à la réforme de la société, à l’expulsion d’un des vices connu comme le plus grand châtiment qui puisse être infligé à l’humanité.

Je crois qu’un encouragement a été déjà donné à cette industrie nouvelle ; qu’on fasse plus encore afin que le succès couronne les efforts de tous.

Le vin est une boisson divine, ai-je dit ; nul doute, et c’est peut-être parce qu’il possède ce caractère sacré qui vient d’un Dieu fait Homme, qu’il lui est donné de ne pas pro-