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À propos de danse, l’école de M. Perrin, place Gaillon, est très-fréquentée par les jeunes Américains. Mais les figurantes sont Françaises.

Si vous désires dîner de compagnie avec les dollars de l’Union, rendez-vous chez Peters, boulevard des Italiens. Mais ce plaisir vous coûtera cher, et vous pourriez l’obtenir plus facilement chez Philippe, rue Montorgueil, où beaucoup de Yankees, plus économes et connaissant leur Paris, vont déguster les primeurs des Halles centrales. Vous en rencontrerez encore en grand nombre à la brasserie du Faubourg-Montmartre ; mais s’il vous plaisait de goûter un de leurs mets nationaux, allez rue Godot-de-Maurey, vous faire servir chez Charley des buckwheat cakes. Bien qu’ils apprécient la cuisine française, certaines habitudes de la patrie restent chères aux Américains ; les pommes de terre et le riz bouilli continuent à remplacer le pain sur leurs tables ; et de temps à autre, si l’on reçoit, des membres de la famille restée aux États, Unis, quelque envoi des excellentes farines de l’Ouest, maïs et froment, les ménagères se mettent à l’œuvre et bientôt l’on savoure, avec tout l’attendrissement que les sensations de l’estomac peuvent ajouter aux émotions du cœur, des gâteaux ou puddings, dont l’excellente saveur rappelle plus vivement les souvenirs du home.

Puisque nous en sommes à parler ménage, chose regardée, depuis le siècle de Louis XIV, comme peu poétique en France, mis tenue pour essentielle en Amérique, nous signalerons les réclamations qui s’élèvent cette année dans la colonie contre la cherté da vivre à Paris et surtout contre la domesticité parisienne. Les deux questions même se confondent, à ce qu’on assure, et c’est de quoi surtout l’on se plaint. Toutefois, nous aurions peu pa ce scandale, nous étant laissé dire que, chassée de ses ers par les exigences et la mauvaise volonté du serviteur, eau de plus en plus rare, la famille américaine avait déserté le pour le board, la pension autrement dit. Même, nous comptons paresseusement sur nos voisins de l’autre côté de l’Océan résoudre les premiers ce désespérant problème, qui marche plus en plus vers une solution forcée, et voilà que nous serions, contraire, les plus mal servis, et que l’immoralité de nos cuisinières, s’ajoutant à celle de nos gandins, appellerait sur notre Babylone l’anathème des cieux bibliques !

Peut-être le mal vient-il pour une part de l’opinion générale- ment répandue à Paris que les Américains n’estiment les choses qu’en raison de ce qu’elles coûtent. Si quelqu’un d’eux, en effet, vous demande le meilleur fournisseur en tel genre, lisez le plus cher, et répondez en conséquence. Et si vous leur recommandez quelque professeur de mérite obscur, ayez soin de prévenir celui-ci