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en face de la papauté et en face de l’Autriche rend indispensable.

Hors de cela, pas d’Italie.

Le sort de la colonie italienne à Paris suivra les phases du système économique plutôt que celles du système politique adopté par le gouvernement de la Péninsule.



LA COLONIE AMÉRICAINE

PAR
ANDRÉ LÉO

Quand vous parcourez les Champs-Élysées, de la place de la Concorde à l’arc de l’Étoile, ou les avenues qui y convergent, du côté de la Madeleine, dans tout le quartier Saint-Honoré, vers le parc Monceaux, vous rencontrez fréquemment des femmes richement parées, des hommes à barbe blonde, à l’air calme et doux, des jeunes filles à la démarche vive et décidée, de beaux enfants aux cheveux bouclés, dont la physionomie est à la fois pleine de candeur et d’assurance. Tous ces individus, isolés ou groupés, vous offrent à peu près le même type : visage fort, par rapport à la boîte crânienne, yeux gris perçants, traits mobiles, souvent agréables, quelquefois beaux. Rien de la raideur britannique, et même, avec le type anglais, quand il se présente, une physionomie tout autre plus franche et plus simple. Ce sont des Américains, vivant à Paris, soit dans leur propre home, en famille, soit dans les pensions du quartier.

Toutes les nationalités, d’ailleurs, se rencontrent et se heurtent dans ce quartier neuf aux belles avenues et voisin du bois. Mais il y a prédominance évidente de la langue et des coutumes américaines et anglaises, ainsi que le démontrent les enseignes des pharmacies, des magasins, des restaurants, des pensions, et les pâtisseries spéciales qui étalent, derrière leurs vitres, cakes, pies, puddings. Cependant, si, dans tous ces lieux, l’unité de langue et la conformité d’habitudes réunissent Anglais et Américains, les deux sociétés se fréquentent peu. L’anglophobie, comme