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quand elle dépouille l’Église de la police intérieure des temples pour en investir l’État ; quand elle entrave la prédication de la foi et de la morale catholique et édicté contre les clercs un régime pénal sévère et d’exception ; quand elle sanctionne ces dispositions et plusieurs autres dispositions semblables, où l’arbitraire peut aisément s’exercer, que fait-elle donc, sinon placer l’Église dans une sujétion humiliante, et, sous le prétexte de protéger l’ordre public, ravir à des citoyens paisibles, qui forment encore l’immense majorité en France, le droit sacré d’y pratiquer leur propre religion ? Aussi n’est-ce pas seulement en restreignant l’exercice de son culte, auquel la loi de séparation réduit faussement toute l’essence de la religion, que l’État blesse l’Église, c’est encore en faisant obstacle à son influence toujours si bienfaisante sur le peuple et en paralysant de mille manières différentes son action. C’est ainsi, entre autres choses, qu’il ne lui a pas suffi d’arracher à cette Église les Ordres religieux, ses précieux auxiliaires dans le sacré ministère, dans l’enseignement, dans l’éducation, dans les œuvres de charité chrétienne, mais qu’elle la prive encore des ressources qui constituent les moyens humains nécessaires à son existence et à l’accomplissement de sa mission.

Outre les préjudices et les injures que nous avons relevés jusqu’ici, la loi de séparation viole encore le droit de propriété de l’Église et elle le foule aux