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raine maîtresse quand il s’agit des droits de l'homme et de ses devoirs.

Aussi, les Pontifes romains n’ont-il pas cessé, suivant les circonstances et selon les temps, de réfuter et de condamner la doctrine de la séparation de l’Église et de l’État. Notre illustre Prédécesseur Léon XIII, notamment, a plusieurs fois et magnifiquement exposé ce que devraient être, suivant la doctrine catholique, les rapports entre les deux sociétés. Entre elles, a-t-il dit, « il faut nécessairement qu’une sage union intervienne, union qu’on peut, non sans justesse, comparer à celle qui réunit dans l’homme l’âme et le corps. Quœdam intercedat necesse est ordinata colligatio {inter illas), quœ quidem conjunctioni non immerito comparatur, per quam anima et corpus in homine copulantur ». Il ajoute encore : « Les sociétés humaines ne peuvent pas, sans devenir criminelles, se conduire comme si Dieu n’existait pas ou refuser de se préoccuper de la religion comme si elle leur était chose étrangère qui ne leur pût servir en rien..... Quant à l’Église, qui a Dieu lui-même pour auteur, l’exclure de la vie active de la nation, des lois, de l’éducation de la jeunesse, de la société domestique, c’est commettre une grande et pernicieuse erreur. Civitates non possunt, citra scelus, gerere se tanquam si Deus omnino non esset, aut curam religionis velut alienam nihilque profuturam ahjicere..... Ecclesiam vero, quam Deus ipse constituit, ab actione vitœ excludere,