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part de Notre Prédécesseur que de la Nôtre, tout est resté sans effets. Et la violence des ennemis de la religion a fini par emporter de vive force ce à quoi pendant longtemps ils avaient prétendu, à l’encontre de vos droits de nation catholique et de tout ce que pouvaient souhaiter les esprits qui pensent sagement. C’est pourquoi, dans une heure aussi grave pour l’Église, conscient de Notre charge apostolique, Nous avons considéré comme un devoir d’élever Notre voix et de vous ouvrir Notre âme, à vous, Vénérables Frères, à votre clergé et à votre peuple, vous tous que Nous avons toujours entourés d’une tendresse particulière, mais qu’en ce moment, comme c’est bien juste, Nous aimons plus tendrement que jamais.

Qu’il faille séparer l’État de l’Église, c’est une thèse absolument fausse, une très pernicieuse erreur.

Basée en effet sur ce principe que l’État ne doit reconnaître aucun culte religieux, elle est tout d’abord très gravement injurieuse pour Dieu ; car le Créateur de l’homme est aussi le Fondateur des sociétés humaines, et il les conserve dans l’existence comme il nous soutient. Nous lui devons donc non seulement un culte privé, mais un culte public et social pour l’honorer.

En outre, cette thèse est la négation très claire de l’ordre surnaturel. Elle limite en effet l’action de l’État à la seule poursuite de la prospérité publique