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mante Amélie, pour accepter les propositions que je vais vous faire. »

Sir Edgar prit beaucoup d’assurance en prononçant ces dernières paroles, et continua avec un air très-content de lui-même :

« Je sais que vous êtes la fille de sir James Edgermond ; j’ai su faire parler miss Anabelle, et, au travers de sa colère de vous trouver si belle, j’ai deviné qu’on ne vous épargnerait ni les chagrins ni les injustices. Enchanté de votre beauté, touché de vos malheurs, j’ai pensé que si nous pouvions nous entendre nous y gagnerions l’un et l’autre : vous, miss, une position plus heureuse ; moi, le bonheur de ma vie. »

En parlant ainsi, sir Edgar avait essayé de prendre la main d’Amélie, mais elle l’avait retirée avec fierté.

« Voici donc ce que j’ai à vous proposer, : dit-il en cachant son humeur : j’épouserai miss Edgermond, mais j’y mettrai la condition, et je suis sûr qu’elle sera acceptée, qu’on vous donnera une forte somme en compensation de l’héritage que devait avoir votre père, et pour prix de ce service, qui vous rendra riche et indépendante, je ne vous demande qu’un peu de reconnaissance. C’est moi, du reste, qui me chargerai d’embellir votre vie par les plaisirs du monde. Nulle femme ne vous éclipsera ; aussitôt après mon mariage, nous partirons pour la France, ce pays enchanteur que