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une pensée douce, et qui remplit entièrement le cœur d’une femme de tant d’espérance et de joie, l’emportait sur toutes les autres : elle était aimée d’un homme non seulement doué de vertus honorables, mais d’une amabilité remarquable ; il était maintenant un être qui s’intéressait à elle, qui la plaignait ; elle n’était plus seule au monde, elle le sentait, et une joie innocente et pure faisait taire toutes les autres douleurs. Illusion de la première jeunesse qui place son bonheur dans un sentiment aussi fragile que l’amour, combien vous avez de puissance ! Amélie était heureuse sans oser se l’avouer ; et peut-être elle ne pouvait, elle ne voulait pas dormir, et, ne craignant pas d’être rencontrée dans cette partie du château où était situé l’ancien appartement de son père, elle voulut le visiter ; elle ne ressentait plus aucun effroi, aucune terreur : Lionel était sous le même toit qu’elle.

Elle trouva la porte de cette chambre entr’ouverte, et l’ayant doucement poussée, elle avança d’abord sans aucune terreur ; mais elle faillit en éprouver une violente à la vue d’un homme à genoux contre le lit : c’était le vieux Tom ; il lui parut bien affaibli, seulement depuis le peu de temps où elle l’avait vu pour la première fois ; mais un rayon de joie illumina sa physionomie flétrie quand il reconnut Amélie.

« Ma chère miss, lui dit-il avec beaucoup de res-