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d’effroi, si quelqu’un de votre famille, si votre père surtout soupçonnait l’intérêt que vous me portez, il vous en ferait un crime.

— Écoutez-moi, répondit Lionel avec gravité, les momens sont précieux ; ne me parlez ni de ma famille, ni de mon père ; laissez-moi vous dire que depuis que je connais le sort de mon malheureux oncle, j’exècre l’injustice dont il a été frappé, et qu’aussitôt que je serai le maître de ma fortune, je m’empresserai de réparer autant qu’il sera en moi les torts… » Lionel balbutia, il hésita à nommer son père. « Enfin, ma cousine, reprit-il avec une nouvelle chaleur, je ne pourrais goûter un moment de bonheur si vous ignoriez l’intérêt et le respect que je ressens pour vous. Je me persuade que vous serez moins malheureuse, lorsque vous saurez que si un jour je suis le maître de ces domaines, les cendres de votre mère seront réunies à celles de la famille, et que le nom de la femme de sir James Edgermond ne sera plus inconnu. Oh ! ma cousine, dites-vous bien que je veillerai sur votre destinée avec la sollicitude d’un frère, que jamais une autre image…

— Arrêtez, sir Lionel ! s’écria Amélie, je n’ai plus d’appui ; je pleure ma mère, ne m’enlevez point la douceur de conserver votre image comme celle d’un ami, en me parlant un langage qui serait une offense