Page:Collectif - Le livre rose - 4.pdf/85

Cette page n’a pas encore été corrigée

« Je suis jeune, lui avait-elle répété plusieurs fois, j’ai du courage, de la force pour travailler ; mais vous, infirme et manquant de tant de choses. Ah ! croyez-le bien, si un jour je suis riche, je n’oublierai point cette chaumière ni l’hospitalité que j’y ai trouvée. »

Enfin elle s’achemina vers le cimetière du village, et ses larmes coulèrent en approchant du tertre encore fraîchement remué sur lequel était placée une simple pierre sans nom.

« Oh ! ma mère ! prononça Amélie au milieu de ses sanglots, ma mère, qui sait si jamais je reverrai ta tombe ! je n’ai même pu l’entourer d’une simple barrière, ni l’embellir de quelques fleurs ! Pauvre orpheline ! toutes les consolations me sont refusées. »

Ces paroles, échappées au cœur trop plein d’Amélie, tombaient de ses lèvres, et dans le moment il lui sembla entendre marcher près d’elle ; mais elle crut que c’était le bruit des branches cassées par le vent, et elle y fit peu d’attention. Assise sur la froide pierre qui couvrait sa mère, elle continua de pleurer amèrement.

« Miss Amélie, ma cousine, prononça une voix douce et tendre, pardonnez-moi de venir troubler votre douleur ; mais puis-je mieux choisir la place où je veux vous assurer que vous n’êtes point abandonnée, qu’un cœur tendre et ardent partage toutes vos peines ?

— Sir Lionel ! s’écria Amélie en se levant remplie