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d’éloquence ? Lionel serait un de vos premiers disciples ; mais nous, qui ne sommes point assez savantes pour vous comprendre, nous vous demandons de descendre de la haute sphère dans laquelle vous vous êtes placée, pour nous parler un langage plus intelligible. »

Amélie rougit ; mais, se remettant de suite, elle dit avec une légère teinte de fierté :

« Si je croyais, miss, que ma conversation pût vous être agréable, je la choisirais de manière à ce qu’elle fût à votre portée ; mais je ne croyais pas que vous prissiez la peine de m’écouter.

— Très-bien, miss, très-bien, dit Anabelle, je vois que les louanges de mon frère vous ont déjà rendu de la hardiesse, et que, pour peu que vous y soyez encouragée, vous oublierez très-facilement la dépendance de votre situation. »

Hélas ! cet élan de fierté qui avait un moment animé Amélie s’était promptement éteint, elle fondit en larmes.

« Ah ! nous voilà maintenent aux larmes, aux lamentations ! » s’écria Anabelle.

Amélie marcha vers la porte.

« Permettez-moi de vous arrêter, prononça Lionel en la retenant doucement ; ma sœur a voulu plaisanter, j’en suis sûr, et loin de nous quitter, soyez assez bonne pour vous mettre au piano. »

Amélie voulut résister ; mais déjà un désir de Lionel