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ne possède aucun talent ; son cœur est dur et son caractère peu aimable ; quant à sa figure, elle doit déplaire à Lionel, car elle n’a aucune délicatesse ni aucune distinction.

— Le portrait est peu flatté, dit Amélie en souriant à demi.

— Il est pourtant vrai ; et je suis si certaine que Lionel serait malheureux avec miss Mackinson, que je n’ose le blâmer de son refus ; et cependant, quelle sera la colère de mon père, s’il lui résiste !

— Oh ! qu’il ne résiste point ! s’écria Amélie ; il ne sait pas quelles sont les suites de la colère d’un père : elle porte malheur à soi et à ce qu’on aime. Qu’il obéisse ; dites-le-lui bien, bonne Marie : votre frère paraît si bon ! si doux !

— Il est vrai ; mais malgré cette douceur, Lionel a beaucoup de caractère. Jusqu’à ce moment il a obéi à mon père ; mais, comme le disait ma sœur, il est méconnaissable depuis quelques jours. »

Les deux jeunes filles causèrent bientôt avec toute l’intimité d’anciennes connaissances. Amélie raconta à Marie les derniers momens de sa mère ; elle ne trouva point en elle un cœur insensible ; et quand elles reparurent l’une et l’autre, leurs yeux témoignaient de la sympathie de leurs âmes. Lionel s’en aperçut, et n’osant montrer tout l’intérêt qu’il prenait à Amélie, il fut plus