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germond ; depuis quelques jours il est d’une mélancolie fatigante : il tombe dans de longues rêveries, et semble contrarié quand on le trouble ; enfin, il veut voyager, m’a-t-il dit plusieurs fois, visiter l’Italie, la France : la France, où l’esprit de vertige se soutient et se propage si facilement ! Est-ce vous, miss, qui lui avez fait un si bel éloge du pays qui vous a vue naître ?

— J’ai vu sir Lionel pour la seconde fois aujourd’hui, répondit Amélie en levant la tête avec un peu de fierté, et…

— Venez, ma chère, dit Marie avec douceur, l’air, tout froid qu’il est, vous fera du bien ; vous ne l’avez point respiré depuis que vous êtes ici. »

Les deux jeunes filles sortirent ensemble, et Amélie trouva beaucoup de charmes dans la société de Marie. Celle-ci lui parla, quoiqu’avec retenue, du caractère de chaque membre de sa famille ; elle ne se plaignit point, mais il était facile de deviner qu’elle n’était pas heureuse, et que Lionel était son seul ami.

« Je crains qu’il ne nous quitte, qu’il n’irrite mon père en refusant d’épouser miss Mackinson, ajouta-t-elle.

— Et pourquoi refuserait-il ? demanda timidement Amélie.

— Parce que Lionel veut avoir de l’amour pour sa femme, et que miss Mackinson est peu faite pour lui en inspirer, car elle est fière de ses richesses et elle