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sait s’agiter ni quitter sa place, et pourtant elle se sentait glacée ; elle pria, la pauvre orpheline, elle pria, et au bout de quelques momens, elle trouva de la consolation dans la prière.

« Ne suis-je pas devant Dieu ? se dit-elle avec résignation : qu’importe que cet appartement soit isolé, abandonné ? Dieu me voit, partout il me protége. » Mais si, à cette pensée, l’âme d’Amélie se trouvait plus calme, son corps n’en souffrait pas moins. Le froid était piquant dans cette chambre, que, depuis bien des années, aucune flamme n’avait réchauffée ; on ne lui avait apporté aucun de ses effets, elle n’avait rien de ce qui est nécessaire à une femme, et elle souffrait de toutes manières de l’inhospitalité avec laquelle on la traitait. Elle pensa enfin que si elle pouvait retrouver Tom, il lui procurerait ce qui lui était nécessaire, puis qu’il avait songé à elle à l’heure du dîner.

En arrivant le matin au château, Amélie avait passé devant la salle à manger ; ensuite on lui avait fait monter un grand escalier traverser, un long corridor avant de parvenir dans la galerie où était située la pièce qu’elle occupait. Il était donc probable qu’en sortant de sa chambre et ne reprenant pas la même route, elle éviterait d’être rencontrée par sa famille, et qu’elle découvrirait ou le vieux Tom ou un autre domestique. Quelques momens elle hésita encore ; mais la lumière