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— Mon Dieu ! peut-être n’oubliera-t-il pas que vous êtes la fille de son frère ; peut-être que le remords… D’ailleurs, vous l’avez promis à madame votre mère ; et Bickman va venir vous chercher pour vous conduire au château ; espérons.

— Je ne puis rien espérer, et, près d’y aller, j’éprouve une plus grande terreur encore. Mais, Nolly, vous n’avez jamais voulu me dire pourquoi vous ne vouliez plus voir votre frère, le vieux Tom, qui est resté au service de lord Edgermond ?

— Ah ! pourquoi… je vous le dirai moins que jamais, miss Amélie ; d’ailleurs peut-être me suis-je trompée, et que Dieu leur pardonne. »

Dans ce moment, une voiture s’arrêta à la porte de la chaumière : c’était Bickman, l’intendant. Amélie se jeta dans les bras de la vieille Nolly, lui promit de venir la revoir, et, sentant qu’elle ne pouvait différer de le suivre, elle monta en voiture et partit.

L’orpheline découvrit bientôt le château d’Edgermond, dont bien des fois son père lui avait fait la description, dans sa dernière maladie surtout : c’était avec un douloureux plaisir qu’il aimait à décrire le berceau de son enfance, ce berceau qu’il ne devait plus revoir. Il aimait toujours à parler de cette belle avenue de sycomores, où il avait joué si souvent gai et joyeux enfant, et d’où il était sorti déshérité, mais rempli d’avenir.