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une nouvelle violence : n’allait-elle pas quitter la chaumière qui avait été un asile hospitalier pour elle ? La vieille Nolly essayait bien de la consoler, de lui prouver qu’elle avait tout à attendre de la protection de lord Edgermond ; mais la conviction n’arrivait point au cœur d’Amélie, car il n’y en avait point dans les paroles de la nourrice.

« Hélas ! si lord Edgermond prenait quelque intérêt à moi, répondait avec abattement la pauvre orpheline, aurait-il laissé mourir ma mère sans venir la tranquilliser sur mon avenir ? Enverrait-il son intendant me chercher ? Ah ! si j’étais à sa place, à celle de lady Edgermond, et de ses filles !….

Il est vrai, dit la vieille Nolly, que les miss Edgermond n’ont pas une grande réputation de bonté, excepté la plus jeune, que l’on dit assez douce ; mais sir Lionel, c’est un charmant et bon jeune homme, assure-t-on. Quand il vient dans cette terre, il fait autant de bien qu’il peut ; mais sa puissance n’est pas bien grande.

— Il fait du bien, Nolly, dites-vous ? et pourtant vous n’êtes pas heureuse ?

— Moi, j’ai refusé les bienfaits de cette famille, je n’en veux point ; ils me répugneraient : je ne veux rien de lord Edgermond, de cet homme dur et cruel.

— Dur et cruel, Nolly ! et vous voulez que j’aie de l’espoir ?