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fasse venir dans cette maison, pour qu’il s’occupe de son sort avec quelque bonté. Mais la protégera-t-il contre la hauteur d’Anabelle ? et quand vous serez marié…

— Je veux demander à mon père la permission de voyager, s’écria Lionel ; je veux aller en France ; je résisterai, enfin.

— Résister ! prononça Marie avec terreur ; résister à mon père ! ô Lionel ! vous oubliez donc sa colère, sa violence ?

— Non, Marie, non, je ne l’oublie pas ; mais je ne puis penser qu’un homme ait reçu de Dieu une âme et des facultés pour n’être rien que l’esclave d’un autre.

— Mais un père, Lionel ?

— Un père, ma sœur, doit être un ami qui, placé avant nous sur la route de la vie, peut nous en aplanir la voie, nous détourner des fautes qui peuvent nuire à notre réputation, à notre honneur ; mais un père ne doit pas être un tyran. Si lord Edgermond s’est engagé vis-à-vis la famille Mackinson, il a eu tort ; car je n’épouserai miss Mackinson que quand je la connaîtrai mieux.

— Mais vous la connaissez, Lionel.

— Appelez-vous connaître, savoir que sa figure est blanche et fade, qu’elle est blonde et insignifiante comme presque toutes nos femmes.

— Vous êtes bien dédaigneux pour les pauvres Anglaises, dit Marie en souriant ; cependant la plupart de