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voir, lui dit l’aimable enfant en s’asseyant près de lui, et puisque tu n’es pas aussi indisposé que je le craignais, nous causerons un peu, si tu le veux. »

Lionel lui témoigna le plaisir que lui faisait sa pro position.

« Je suis sûre, continua Marie, que ta tristesse, car je vois bien que tu n’as pas ta gaîté ordinaire, je suis sûre que ta tristesse vient de ce que mon père nous a raconté ce matin. Pauvre sir James ! pauvre oncle ! Comme moi, sans doute, Lionel, tu en as entendu parler quand tu étais plus jeune. On l’aimait beaucoup dans ce pays, et si l’on se souvient de son étourderie et de la légèreté de son caractère, on n’a point oublié non plus tout le bien qu’il faisait, même étant enfant. Et c’est sa fille qui va venir demain, c’est sa fille que nous devons traiter comme une étrangère ! Et qui sait tout ce qu’elle aura à souffrir ? Mes sœurs, Anabelle surtout, sont bien dures. Tantôt, quand elles ont été retirées pour faire leur toilette, je les ai entendues ; elles parlaient d’Amélie.

— Et que disaient-elles, Marie ?

— Elles disaient que c’était une chose insupportable qu’elle vînt au château ; que mon père aurait dû lui donner une petite somme et la renvoyer en France, où elle deviendrait ce qu’elle pourrait. « Sa présence me sera d’autant plus désagréable, a ajouté Anabelle, que mon cousin Edgar a fait plusieurs voyages en France