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montrai quelque plaisir en entrant dans une charmante petite maison située sur les Boulevards-Neufs.

Je me souvins de l’avoir remarquée plusieurs fois. M. de Morange m’apprit alors qu’elle était à moi, et qu’il y avait réuni une brillante société pour me surprendre. Hélas ! j’étais bien ingrate pour tant de soins ; cependant j’essayai d’être gaie ; mais, malgré moi, j’éprouvais comme le pressentiment d’une douleur nouvelle. J’espérais que la nuit mettrait fin à ma contrainte et que je me retrouverais seule ; mais une illumination charmante embellit tout-à-coup le jardin, et il fallut renoncer à chercher la solitude.

On parla de danser, de placer des orchestres dans différens bosquets, et M. de Morange, tout occupé de faire exécuter ce nouveau projet, n’écoutait qu’avec distraction la prière d’un de ses gens qui insistait pour obtenir la permission de faire atteler afin de reconduire chez lui un monsieur très-malade qui venait de tomber sans connaissance à la grille.

« Il est, ajoutait-il, accompagné de son fils, un tout jeune homme, qui se désole de ne pouvoir trouver de prompts moyens de transport. »

M. de Morange ordonna qu’on préparât une voiture, et n’y pensa plus ; mais moi, émue, entraînée par un pressentiment douloureux, je m’approchai de la grille près de laquelle restait étendu l’étranger. J’entendis une