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signifier à M. de Bermon une demande en divorce ; en même temps je réclamai mon fils. Le même jour, je quittai la maison de mon mari pour me rendre dans une retraite, où j’attendis sa réponse. Mais, aussitôt après avoir mis à exécution cette fatale résolution, j’éprouvai un effroi qui ne me quitta plus. Je sus que M. de Bermon était de retour à Paris, et peu d’heures après je revis mon fils.

En pressant mon enfant dans mes bras, en baignant de mes larmes ce gage d’une union qui m’était toujours si chère, le remords vint dès ce moment se joindre à autres douleurs. Bientôt on me remit le consentement de M. de Bermon à notre séparation ; je restai anéantie, et je compris que j’avais détruit moi-même le bonheur du reste de ma vie.

Cependant je comptais les jours, les heures qui devaient amener notre première entrevue. Elle eut lieu. J’avais passé les momens qui la précédèrent dans une douleur frénétique ; mais, quand l’instant arriva, je me montrai froide et dédaigneuse, car je me croyais l’offensée. Charles ne leva pas les yeux une seule fois ; il fut calme, mais profondément triste ; les trois entrevues qui précédèrent la dernière se ressemblèrent, et à la fin de l’année le divorce devait être prononcé.

Pendant ce temps, je vivais dans la retraite la plus profonde : je n’en sortais que pour faire prendre l’air