Page:Collectif - Le livre rose - 4.pdf/357

Cette page n’a pas encore été corrigée

et, dès ce moment, Louise ne fut plus que mon amie.

— Êtes-vous bien sûre, dis-je à Charles en essayant de retirer ma main, êtes-vous bien sûre de n’avoir jamais aimé Louise ?

— Jamais aimé Louise ! reprit-il avec feu, je l’aime de toute mon âme au contraire, car c’est le cœur le plus noble et le plus généreux, et si un danger vous menaçait l’une et l’autre, je risquerais ma vie pour la sauver, mais je mourrais avec vous.

» Écoutez-moi, chère Marceline, continua-t-il, je n’ai à vous offrir que la médiocrité, et je ne désire point en sortir. Notre bonheur dépendra donc de nous-mêmes, et, pour qu’il soit durable, il faut qu’il ait pour base la confiance et l’estime ; mais, je dois vous le déclarer, je ne pardonnerais jamais, fût-ce à vous, que j’aime déjà au-dessus de tout, je ne pardonnerais ni une preuve de méfiance ni un soupçon qui attaquerait mon honneur.

» Marceline, ajouta-t-il en reprenant ma main qu’il avait quittée lui-même, je vous donne un cœur tout entier, aucun des sentimens qu’il renferme ne vous est inconnu. Livrons-nous au charme qu’un amour vrai peut seul répandre sur la vie ; la certitude d’être aimé et de l’être uniquement, le besoin de rendre heureux ce que j’aime, voilà tout le rêve de ma vie, Marceline ; ne me réveillez pas, j’en mourrais. »