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prend la main, la porte à ses lèvres et à son front, et se met à tourner, tandis que le scheik, d’un pas lent et solennel, passe à travers des cercles qu’ils décrivent.

Pendant cette sainte cérémonie les regards de Mustapha s’attachaient obstinément sur le scheik. C’était un visage pâle, d’une douloureuse expression. Plus Mustapha le regardait avec une incessante opiniâtreté, plus une horrible révélation semblait se manifester à lui. Quand le scheik passa près de lui, en faisant le tour de la salle, Mustapha prononça d’une voix très distincte le nom d’Ismaïl. Le scheik se retourna un instant… ; puis il reprit soudain sa marche grave et religieuse… Mustapha sortit précipitamment du téké, se dirigea vers sa maison en proie au trouble le plus violent… Encore un jour de puissance et de vie, s’écrie-t-il, et je mourrai content ! Mais il trouva chez lui un capidji qui l’attendait avec un arrêt de mort ! Dix minutes après il n’existait plus.

E. Disaut.